TotalEnergies

Le groupe TotalEnergies (anciennement Total jusqu'en mai 2021) est une société pétrolière française privée appartenant à la catégorie des « supermajors » (ou « Big Oil » en anglais, terme désignant les plus grandes compagnies pétrolières privées mondiales).

TotalEnergies exerce ses activités dans tous les segments de la chaîne pétrolière et gazière : amont (exploration, développement et production de pétrole et de gaz naturel, GNL) et aval (raffinage, distribution, trading et transport maritime de pétrole brut et de produits pétroliers).

Le groupe est également un acteur majeur de la chimie et se développe dans de nombreux autres secteurs (production d'électricité, hydrogène, biomasse, solaire, éolien, etc.). Son changement de nom en mai 2021 vise à illustrer ce positionnement multi-énergies et à refléter l'ambition affichée du groupe dans la transition énergétique⁽¹⁾.

TotalEnergies fait toutefois l'objet de nombreuses critiques des organisations de lutte contre le réchauffement climatique, en raison de l'impact de ses activités dans les énergies fossiles.

« L’énergie c’est la vie. Nous en avons tous besoin et elle est source de progrès. Alors aujourd’hui, pour contribuer au développement durable de la planète face au défi climatique, nous avançons, ensemble, vers de nouvelles énergies. L’énergie se réinvente et ce chemin des énergies, c’est le nôtre. Notre ambition est d’être un acteur majeur de la transition énergétique. C’est pour cela que Total se transforme et devient TotalEnergies », Patrick Pouyanné en mai 2021.

Le Groupe Total est présent sur l’ensemble des étapes de la production d’énergie.

Activités Oil & Gaz (« amont » et « aval »)

Sur le plan opérationnel, TotalEnergies agit sur de multiples activités des chaînes pétrolière et gazière :

• la prospection et l’exploration pétrolière et gazière ;
• l’exploitation et la production pétrolière et gazière ;
• la liquéfaction de gaz naturel liquéfié ;
• le transport de GNL et de gaz naturel et la regazéification du GNL .
• le marketing et le négoce de GPL, de petcoke et de soufre ;
• le transport maritime ou par pipelines du pétrole ;
• la commercialisation et la distribution des produits raffinés ;
• les activités de marché.

Activités dans le secteur électrique

TotalEnergies a des activités dans le biogaz, l'hydrogène, la production, le stockage et la fourniture d'électricité.

TotalEnergies disposait de 17,3 GW de capacités électriques à fin 2023 (dont 13 GW renouvelables). Le groupe a produit 33,4 TWh d'électricité en 2023, dont 18,9 TWh d'électricité à partir de sources renouvelables (10 TWh d'origine solaire, 7,6 TWh d'origine éolienne terrestre et 1,2 TWh d'origine éolienne offshore) et 14,5 TWh à partir de centrales à gaz.

En France métropolitaine, le groupe indique exploiter « plus de 620 actifs éoliens terrestres, solaires, batteries et hydrauliques pour une capacité brute installée d'environ 1,6 GW à fin 2023 contre 1,5 GW à fin 2022 ».

Signe de la diversification de ses activités, le groupe a entre autres acquis en 2023 Ombréa, un leader de l’agrivoltaïsme en France.

Fourniture d'électricité et de gaz en France

En France, TotalEnergies commercialise du gaz naturel et de l’électricité, auprès des clients résidentiels et professionnels, via sa filiale TotalEnergies Electricité et Gaz France (fusion des entités TotalEnergies Énergie Gaz, TotalEnergies Spring France et Direct Énergie).

TotalEnergies fait état de 5,5 millions de clients (particuliers ou professionnels) auxquels le groupe a entre autres fourni 29,2 TWh d'électricité en 2023.

Fourniture d'énergie de TotalEnergies en France : offres, tarifs, contact et avis en 2024

Activités dans le secteur raffinage-chimie

Les activités Raffinage-Chimie de TotalEnergies « regroupent le raffinage, la pétrochimie de base (oléfines et aromatiques), les dérivés polymères (polyéthylène, polypropylène, polystyrène, résines d’hydrocarbures) y compris les biopolymères et les polymères recyclés obtenus par recyclage chimique ou mécanique, ainsi que la production des biocarburants issus de la transformation de la biomasse ».

À fin 2023, TotalEnergies disposait de capacités de raffinage s'élevant à 1,8 Mb/j. Le groupe indique figurer parmi les 10 plus grands producteurs intégrés du secteur au monde.

Impact des activités de TotalEnergies

Tout en faisant le choix de rester positionné au cœur des métiers pétroliers et gaziers, TotalEnergies se place dès maintenant sur de nouveaux marchés porteurs. Pour le groupe il s’agit de s’adapter aux futurs modes de consommation que les pouvoirs publics tentent de décarboner mais également de préparer la compagnie à l’affaiblissement annoncé des ressources fossiles. 

Le groupe reste toutefois très critiqué par les associations environnementales pour l'impact de ses activités sur le réchauffement climatique et pour la part encore minoritaire de ses investissements dans des filières bas carbone (ainsi que pour ses énormes profits dégagés grâce à ses activités dans l'oil and gas).

Une place toujours centrale pour le gaz envisagée par TotalEnergies

À quelques semaines de la COP28 fin 2023, TotalEnergies avait publié pour la 5^e année son Energy Outlook consultable ci-après. Celui-ci présente des scenarios d’évolution de la demande et du système énergétique mondial d'ici à 2050.

Dans son scénario « Rupture », TotalEnergies envisage que la part des énergies fossiles dans la consommation mondiale d'énergie primaire soit réduite à 40% à l'horizon 2050 (contre près de 80% à l'heure actuelle), grâce à une hausse de la demande modérée (1 707 PJ/j en 2050 contre 1 684 PJ/j en 2021).

Mais le gaz naturel conserve une place centrale dans tous les scénarios de prospective de Total Energies : il compterait encore en 2050 pour 24% du mix énergétique mondial dans les scénarios « Tendances actuelles » (qui se traduirait par une augmentation de la température supérieure à 3°C degrés d'ici à 2100) et « Mementum » et pour 22% dans le scénario « Rupture » (contre 24% à l'heure actuelle).

TotalEnergies Energy Outlook 2023

Vers une cotation principale à New York ?

Dans un entretien publié le 26 avril 2024 par Bloomberg, Patrick Pouyanné avait dit réfléchir à une cotation principale à la Bourse de New York, près de la moitié de l'actionnariat du groupe étant désormais constituée d'actionnaires institutionnels (fonds de pension, gestionnaires d'actifs, assureurs...) nord-américains.

Emmanuel Macron et Bruno Le Maire ont depuis fait part de leur forte opposition à cette éventualité.

Chiffre d'affaires de TotalEnergies

Le chiffre d’affaires de TotalEnergies s'est élevé à 237,1 milliards d’euros en 2023, avec un résultat net consolidé d'environ 21,5 milliards d'euros.

Niveau de production et des réserves d'hydrocarbures

La production d'hydrocarbures du groupe a atteint en moyenne 2,5 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j), dont 1,4 Mb/j de pétrole et 1,1 Mbep/j de gaz.

Les réserves prouvées de TotalEnergies à fin 2023 s'élevaient à 10,6 Gbep, soit l'équivalent de presque 12 années de production du groupe à son rythme actuel.

Les coûts moyens de production du groupe en 2023 étaient évalués à 5,5 $ par baril équivalent pétrole (à ces coûts s'ajoutent les charges d'exploration, les amortissements, etc.).

Réseau de stations-service

À fin 2023, TotalEnergies disposait de près de 14 600 stations-service dans le monde, dont 3 319 en France (près de 2 200 avec la marque TotalEnergies dont TotalEnergies Contact et plus de 700 stations-service Access proposant des prix plus bas).

Pour tous les chiffres clés sur le groupe, consulter le Document d'enregistrement universel 2023 de TotalEnergies 

Qui dirige TotalEnergies ?

Patrick Pouyanné est le Président-directeur général de TotalEnergies SE. Il préside le Conseil d’administration depuis le 19 décembre 2015.

Patrick Pouyanné a succédé à Christophe de Margerie (décédé le 21 octobre 2014 dans l'accident d'un avion privé qui s'apprêtait à décoller de l'aéroport de Vnoukovo, près de Moscou) qui avait lui-même pris la suite de Thierry Desmarest.

Combien de personnes travaillent pour le groupe ?

TotalEnergies fait état de 102 579 collaborateurs dans le groupe en 2023, dont 34,6% travaillant en France.

Les hommes comptent pour 63,1% de ces effectifs.

Qui sont les actionnaires de TotalEnergies ?

À fin 2023, 76,5% du capital de TotalEnergies est détenu par des acteurs institutionnels (13,6% actionnaires individuels, 7,4% salariés du groupe, 2,5% autodétention).

Le dividende par action du groupe au titre de l'exercice 2023 était de 3,01 €.

L’entreprise est créée en 1924, sous le nom de la Compagnie française des pétroles (CFP).

Le président du Conseil de la III^e République Raymond Poincaré est à l’origine de la création de cette société. Il nomme Ernest Mercier premier président, et lui donne pour mission de « créer un outil capable de réaliser une politique nationale du pétrole ».

Total a été renforcé par les rachats successifs de la société pétrolière belge Petrofina en 1999, qui a donné naissance à Total Fina, puis par le rachat d'Elf-Aquitaine en 2000, qui a engendré Total Fina Elf, rebaptisé Total S.A. en 2003.

Depuis cette fusion, Total est devenu l'une des plus grosses entreprises françaises en chiffre d’affaires (et l'une des 5 principales capitalisations boursières du CAC 40).

La stratégie d’investissement de TotalEnergies « vise à accompagner le déploiement de sa stratégie de transition équilibrée et de son ambition d’atteindre la neutralité carbone (zéro émission nette) à horizon 2050 ».

Le groupe fait état de 2 piliers :

• les investissements pour le maintien et la croissance de la production de pétrole et de gaz (principalement sous forme de GNL) ;
• les investissements pour la croissance des activités bas carbone, principalement l'électricité d'origine renouvelable

TotalEnergies prévoit entre 16 et 18 milliards de dollars d'investissements nets par an entre 2024 et 2028 (avec la possibilité de baisser ses investissements de 2 milliards de dollars par an). Les investissements dans les énergies bas carbone sont censés compter pour environ 33% des investissements nets, ceux en faveur du gaz pour plus de 20% des investissements nets (notamment dédiés à des projets d’usines de liquéfaction ou de regazéification), contre environ 45% pour la chaîne pétrolière (entretien des actifs existants et développement de nouveaux projets).